✖︎ Tu es un peu comme un enfant, à poser des questions, à regarder avec de grands yeux qui demandent pardon, à parler comme si tu n'avais que dix ans ✖︎ Tu es un peu idiot, ou tu fais l'idiot, celui qui ne comprend pas, celui qui se laisse marcher sur les pieds ✖︎ Parce que tu n'aimes pas te battre, t'es plutôt du genre pacifiste, du genre à vouloir l'amour à la guerre, mais des fois tu n'as pas vraiment le choix ✖︎ Des fois t'as un peu des crises, des fois t'es un peu fou, et tu t'énerves. Tu frappes, les autres, toi, tu frappes les murs, tu cries, tu pleures, tu ne sais jamais comment agir, alors tu paniques et tu repars dans une autre crise, tu repars dans ta connerie ✖︎ Mais ils disent que c'est pas de ta faute, c'est à cause de ta tête, mais tu sais que toi tu n'as rien, tu n'as rien sauf tes mensonges qui te protègent ✖︎ Le plus gros mensonge, c'est ce que tu caches à tes proches depuis trois années maintenant, cette chose qui te bouffe la vie, tu ne peux plus te souvenir de rien, tu ne sais plus comment on se fait des souvenirs parce que ton cerveau ne veut plus, c'est comme ça ✖ Alors tu as des carnets, des tonnes de carnets, ils sont là et contiennent ta vie depuis trois ans, chaque chose dont tu veux te souvenirs, chaque chose dont tu veux te rappeler, tu l'écris ✖︎ Tu as aussi un polaroid, parce qu'il y a des images que tu ne veux pas oublier, des choses dont tu as envie de te souvenir, alors des fois tu prends des photos ✖︎ C'est devenu comme une passion, ça te calme, ça t'empêche de penser quand ton cerveau ne te laisse pas tranquille, ça te permet d'être quelqu'un d'autre, la photo, l'écriture, l'art en général peut-être, c'est un peu ce qui te délivre ✖︎ C'est le seul moment où tu n'es pas un vrai bordel, ou tu ne fais pas n'importe quoi, parce que sinon il n'y a aucun ordre. Chez toi, dans ta tête, dans ta vie, rien ne va, rien n'est rangé, tu n'aimes pas l'ordre ✖︎ La cancéreuse t'aide aussi, celle que beaucoup ont entre les lèvres, ça te calme, ça te permet de poser, de réfléchir ✖︎ Parce que tu réfléchis beaucoup trop, des fois t'as la tête qui va presque exploser, des fois elle fait juste mal, putain de migraines ✖︎

Si tu avais été une fille, tu te serais certainement appelé Lucy en hommage à la chanson sur laquelle ta mère s'est défoncée pour te faire avec un parfait inconnu. C'est ce qu'elle t'a dit, avec ses manières, sa cigarette entre les doigts et son petit air hautain. Tu détestes son visage, elle a un nez un peu en trompette, elle a les yeux en amande, elle porte sur le visage le dédain et la méprise, dans ses gestes tout respire la méchanceté. Tu la détestes. Elle ne t'aime pas non plus. Elle se fiche de toi, tu n'aurais même pas du exister, mais elle ne pouvait pas avorter. Tu comprends, certaines femmes deviennent folles après avoir perdu un bébé et avec le taux de drogues qu'elle prenait, elle avait peur de finir complètement tarée alors elle t'a gardé. Elle a fait croire à son mari qu'il était de lui, mais on voit bien que l'enfant ne ressemble ni à son père, ni à sa mère, ni même à son frère qui n'est qu'en fait son demi-frère. On voit bien qu'il ne ressemble à personne, qu'il est un peu bizarre. T'es un peu bizarre tu sais ? Il n'y a qu'à te regarder pour le voir. T'as souvent les yeux dans le vide, tu ne réagis pas forcément à ce qu'on te dit. Bébé, on avait peur que tu ne sois pas « normal ». On avait peur que t'ais un truc à la tête, alors ta mère pleurait. Elle disait que tu étais la pire erreur de sa vie, que tu n'aurais jamais dû naître, qu'elle n'aurait jamais du te faire et ton « père » la réconfortait en disant que ce n'était rien, en disant que ce n'était pas grave. Mais bien sûr que si, c'était grave. Tu étais la progéniture de ses démons, de ses défauts, de ses péchés. C'est pour ça, ton prénom. Asmodée. Personne ne sait qui c'est, mais elle oui. Elle ne le sait que trop bien et tu ne peux que haïr ton prénom un peu plus chaque jour. Elle te le rappelait sans cesse, que tu n'étais qu'un démon, qu'une chose qu'elle ne voulait pas voir. Le soir tu n'avais pas le droit à des histoires, simplement d'ignobles passages de la bible et un baiser sur le front. Le baiser qui demandait pardon, pas à toi, mais à ce qu'il y a au-dessus de toi, à cette présence imaginaire. Celle qu'elle imaginait. Mais elle est folle ta mère. Elle est complètement tarée. C'est elle le problème, c'est elle qui fait peur aux gens, c'est elle qui les effraie. Il n'y a qu'à voir ton « père », il en serait presque parti s'il ne t'avait pas eu sur le dos, s'il n'avait pas eu l'Autre sur le dos. L'Autre, c'est ton demi-frère, c'est cette Chose. Tu ne sais pas trop comment le décrire, tu ne sais pas trop comment en parler non plus. Tu ne sais pas ce que tu penses de lui, à vrai dire tu te sens un peu perdu quand tu le vois, quand tu l'observes. Tu ne te retrouves pas en lui, il n'a rien de la figure fraternelle que l'on peut s'imaginer. Il est plus âgé que toi et tu sens le fossé des années vous séparer comme il n'a jamais séparé personne. Puis tu es un démon, il ne faut pas l'oublier. Tu es l'enfant du mal, la bête du Diable. Tu fais peur, à tout le monde. Même à lui. C'est ce que tu croyais, en tout cas.

Un jour vous vous êtes battus. Parce que tu n'es qu'un idiot, parce que tu n'es qu'un fou, parce qu'il t'a mis en colère. Vous n'étiez pas très grand, tu n'étais qu'un adolescent. Mais tu en avais marre. Tu ne voulais pas te laisser marcher dessus, tu ne voulais pas qu'il se sente supérieur, tu ne voulais pas qu'il continue de bomber le torse comme il savait si bien  le faire quand il passait devant toi. Tu ne sais pas ce qui s'est passé. Tu en as eu marre. Tu t'es levé. Tu as bondi sur lui et tes poings se sont abattus partout sur sa face, tu voulais qu'il souffre, tu voulais qu'il meurt. Là, maintenant. Et sans comprendre pourquoi tu t'es mis à pleurer. Des larmes roulaient sur tes joues, toutes les larmes que tu avais retenu depuis si longtemps, toutes les larmes que tu essayais de cacher. Tu t'es arrêté de le frapper et tu continuais de pleurer, tu disais des choses incompréhensibles, des chose qu'il ne voulait peut-être pas comprendre. « Je suis pas fou, je suis pas un démon.. » que tu pleurais, fort, que tu pleurais alors que tes doigts caressaient les joues meurtries du plus vieux. Il n'avait rien dit. Il n'avait pas bougé. Il s'était contenté d'essuyer le sang qui coulait le long de ses lèvres et de son nez, il s'était contenté de te regarder pleurer avec son air impassible, avec cet air froid qu'il se donne alors qu'il ne l'est pas. Tu le sais, tu peux voir comment est-ce qu'il agit avec ton « père », avec ta génitrice. Il est un enfant adorable. Peut-être qu'il ment, peut-être qu'il leur ment à eux ? Tu ne sais pas, tu ne veux pas savoir. Tu aimes toutes les images qu'il donne, à tout le monde. Tu aimes toutes les facettes de sa personnalité et ça fait mal parce que tu l'aimes beaucoup trop, tu l'aimes comme tu ne devrais tellement pas l'aimer. C'est honteux, tu le serais presque, s'il n'y avait pas toutes ces questions qui faisaient valser ta putain de tête. Et sans réfléchir, t'as posé tes lèvres sur les siennes. Le baiser avait le goût du sang, de la haine, de l'amour, il y avait vos dents qui s'entrechoquaient, il n'y avait rien de doux dans tous vos gestes, surtout pas dans les siens. On aurait dit qu'il n'attendait que ça, mais qu'il ne voulait pas que tu ressentes quelque chose d'agréable. Mais c'était trop tard, tu ne cessais de gémir parce que tu en avais rêvé. Tu en avais rêvé de ses putains de mains sur ton corps, tu avais tellement rêvé de ça que tu savais déjà tout comment faire, que tu savais comment ça allait se passer. Alors tu n'avais pas peur, tu n'as jamais eu peur de lui, surtout pas à cet instant. Et vous avez partagé ce moment charnel. Ce moment dont tu te souviendras certainement toute ta vie. Ca a fait mal. Très mal. Tu en as pleuré, tu en as pas marché pendant des jours, mais tu n'en avais rien à faire parce que c'est ce que tu voulais, c'est ce que tu désirais, c'est ce que tu avais imaginé ; et tu n'avais pas honte. Tu n'avais pas honte de regarder ton frère, tu n'avais pas honte de l'aimer, tu n'avais pas honte de te faire aimer. Personne ne comprenait. En  fait, personne ne l'a su. Personne ne vous a jamais vus, personne n'a jamais su. Personne ne saura. Il en avait tellement honte, lui, de toi. Il avait tellement peur de tout ça, tellement plus que toi, beaucoup plus que toi.

« - Je t'aime... - Ta gueule, Asm. » C'était habituel chez vous, ça a toujours été comme ça. Tu sais qu'il t'aime aussi, parce qu'il te le montre, mais il ne sait pas le dire, c'est comme s'il ne saurait jamais le dire, comme s'il ne voudrait jamais. Toi tu voudrais l'entendre, alors tu cherches à ce qu'il les prononce, ces mots. Mais il ne veut pas. Il les évite, même quand c'est toi qui les dit. Quand vous faites l'amour, il te fait taire. « Bordel, ta gueule Asm. » Et tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas pourquoi est-ce qu'il te fait autant de mal, tu ne comprends pas pourquoi est-ce que des fois il a la nausée, tu ne comprends pas pourquoi est-ce que des fois il ne veut plus te regarder. Ca te donne envie de pleurer, t'as juste envie de pleurer. T'es six pieds sous terre, t'as la tête, elle est cachée, coupée, tombée, à cause de lui. Lui et ses conneries, lui et sa peur, lui... Lui et son amour. Parce que tu es persuadé qu'il t'aime, parce que tu le sais bordel, parce que tu le sens. Mais il ne veut juste pas le dire, parce qu'il n'assume pas. Comme s'il avait honte de toi, et de ton amour. Tu ne sais pas ce qui le dérange le plus, tu ne veux pas savoir, ça fait assez mal comme ça, ça tue tellement que des fois tu le frappes. T'as des crises, des putains de crises et il se laisse faire. C'est peut-être comme ça qu'il veut te prouver son amour ? C'est peut-être comme ça qu'il veut te montrer à quel point il t'aime, en se laissant frapper, en se laissant abîmer, parce qu'il sait qu'il le mérite, mais il faut se poser des questions. Et tu lui fais peur. Il ne te dit rien, pour ne pas t'énerver, pour te garder calme, mais il a juste peur. Peur de toi, peur de ce que tu fais, de ce que tu peux faire. Personne ne sait rien de ces crises, parce que tes parents t'ont délaissé, parce qu'il ne t'ont jamais vraiment aimé. C'est drôle parce que la seule personne qui t'aime ne te le montre pas alors que toi tu lui donnes tout ce que tu as. Dans ta tête, c'est un peu vous contre le monde, mais dans la sienne c'est plutôt lui contre toi. Il te voit toujours comme un ennemi, comme une menace, il te voit toujours comme quelques chose qu'il faut éradiquer, mais il ne peut pas. Il ne peut pas parce que vous avez des putains de sentiments qui n'auraient jamais dû naître, qui n'auraient jamais dû être là, parce que vous avez des putains de sentiments l'un pour l'autre mais vous ne savez pas comment vous le montrer. Alors il te fait l'amour. Il te baise. Il ne dit jamais, faire l'amour. Simplement baiser. Toi tu le dis, qu'il te fait l'amour, des fois tu lui demandes de te le dire, mais il ne veut pas et ne sait que te faire gémir plus fort pour que tu te la fermes. Il ne veut pas mettre de mots là-dessus, parce qu'il a peur. Autant que toi tu as peur.

A vrai dire, tu ne te souviens plus vraiment de comment ça s'est passé et tu ne veux pas y penser, tu ne peux pas y penser. T'as le corps qui tremble, les images pleins la tête, tu entends encore les cris, la voiture qui se renverse et qui tourne, tourne, jusqu'à s'arrêter au milieu de nulle part. Tu sais que tu es fautif, c'est toi qui conduisait. Tu sais qu'ils t'en voudront toute leur vie et tu sais que tu ne les reverras jamais parce qu'on te l'a dit. Ils n'ont rien. Pas de problèmes, pas de séquelles. Quelques cicatrices. Comme si tu étais dans leur peau, comme si tu étais à jamais avec eux. Il n'y a  que toi qui a souffert. Il n'y a que toi qui a été puni. Certainement d'avoir conduis, d'avoir voulu être le chef. Il t'a récompensé de ta bêtise, il a compris que tu n'étais qu'un moins que rien, que tu ne valais rien alors un problème en plus, ou en moins, qu'est-ce que ça peut bien te faire à toi ? Mais on a été méchant avec toi cette fois-là. Parce que tu as failli mourir, parce que tu as failli les tuer. On ne pouvait pas t'épargner alors on t'a pris ce qui était le plus important pour toi, pour l'homme. La mémoire. Oh non, pas que tu ne te souviennes pas de ton passé, tant de souffrance doit être gardée, non. On a plutôt pris ton futur, tes futurs souvenirs, on a préféré t'empêcher de vivre comme tout le monde. Tu n'as plus le droit de te souvenir, et c'est éternel. Beaucoup trop éternel à tes yeux. Pourquoi ne pouvais-tu pas oublier, comme tout le monde ? Ca ne t'aurait pas fait de peine, tu aurais préféré, peut-être même que ça t'aurait sauvé, de ne plus te rappeler, e ne plus savoir. Mais ça aurait été trop simple, trop facile, ça n'aurait pas plu. Il faut que tu souffres, certainement que c'est écrit quelque part, certainement que ton destin est tout tracé, certainement qu'on te laissera vivre, comme un martyr, mais en te laissera vivre. Personne ne le sait, personne ne le saura. Bien sûr, qu'ils ont su que tu étais à l'hôpital, bien sûr qu'ils ont su que tu as failli mourir, mais le reste... Ils n'en savent rien. Tu ne veux pas. Tu es déjà bien assez bizarre comme ça, tu as déjà bien assez de problèmes. Ils t'en veulent déjà assez d'être né. Mais toi, tu n'as rien demandé, tu n'as pas voulu venir au monde, tu n'as pas voulu foutre ta tête dehors. C'est de sa faute, à elle, parce qu'elle n'avait qu'à pas prendre de la drogue, elle n'avait qu'à pas vouloir s'échapper de la réalité, baiser des inconnus. C'est parce qu'elle n'assume pas que c'est de ta faute. C'est parce qu'elle ne veut pas voir la réalité, parce qu'elle est idiote, parce qu'elle fait de la peine. Même Lui ne sait as. Rien. Jamais. Tu ne veux pas qu'il l'apprenne parce qu'il ne t'aimera plus. Mais as-tu déjà cru rien qu'une fois qu'il t'aimait vraiment ? Vous partagez la moitié de votre sang, il n'y a que ton corps qui l'intéresse, mais tu ne veux pas le croire. Tu ne veux pas le savoir. Tu es simplement persuadé qu'il ne t'aimera plus, qu'il ne voudra plus de toi parce que tu es cassé. Qui veut d'un jouet cassé ? Tu ne veux pas le décevoir, tu ne veux pas de sa pitié, tu ne veux pas qu'il te voit si souffrant, plus que tu ne l'es déjà, tu ne veux pas qu'il essaye de t'oublier avec un autre. Pourtant, il le fait déjà, tu le sais bien, mais penser que tu es le seul, ça te rassure et te donne l'illusion que quelque part, il est capable de t'aimer tout que toi tu l'aimes. Mais c'est dur de le cacher, ce problème. C'est dur de le dissimuler, parce que tu ne te souviendras jamais de la veille, parce que tu dois tout écrire en détails dans des carnets, des fois tu prends même des photos avec ton polaroid, histoire d'avoir de « vrais » souvenirs, des images et non pas seulement ton imagination, pas seulement des choses que tu crées. Mais Lui, il ne comprend pas, l'Autre comme tu l'appelles. Parce que c'est de lui que ton carnet est rempli, tu ne parles que de lui. Tu ne veux que lui. Tu n'as d'yeux que pour lui. C'est un peu comme s'il était ton monde. Non. Il est ton monde. A présent, tu n'as pas d'autres raisons de vivre que lui et s'il n'était pas là, sûrement que tu mourrais, sûrement que tu ne saurais pas quoi faire ou alors que peut-être tout est de sa faute et ta vie n'aurait pas été la même... Après tout, s'il n'existait pas, tu serais le préféré. S'il n'existait pas, tu saurais peut-être le préféré, peut-être qu'il t'aimerait, peut-être que tout ça n'existerait pas. Peut-être que tu n'existerais pas ? Ca aurait été bien, si tu n'avais pas été vivant. Peut-être que tout se passerait différemment. Et s'il avait été né après toi ? Peut-être que tout ça ne se passerait pas. Mais en attendant, te voilà. Perdu. Malade. Fou. T'as l'esprit qui part complètement en couille, t'as des soucis. Tu cèdes à ta colère, t'es violent, beaucoup trop violent et parce que tu ne te concentres plus, tu oublies. C'est là tout le problème de ta maladie, si tu ne te concentres pas, si tu n'arrives pas à garder ton esprit sur l'instant présent, tu l'oublies aussi tôt, alors tu ne te souviens pas de tes crises de colère, tu ne te souviens pas de ton hystérie, tu ne te souviens de rien d'autre que tes sourires. C'est le problème. Ils pensent que tu es fou, tu penses que tu es fou.

Puis un jour, c'est arrivé. Tu ne sais pas comment, tu ne t'en souviens pas, mais on te l'a raconté, tu l'as assez vu marqué partout, on t'a assez détesté pour ça, on t'a assez envoyé valser, on t'a assez insulté. Monstre. Tueur. Démon. Voilà que le démon revenait dans leurs bouches et tu n'avais qu'envie de leur donner raison, de leur dire que oui, tu n'es qu'un démon, ne voient-ils pas en toi le mal absolu, l'enfer brûler dans tes yeux océans ? Ils ne voient rien de ce qu'ils devraient voir, ils ne voient rien de ce que tu voudrais leur montrer, ils ne voient que ce qu'ils veulent, ils ne voient que le mal en toi alors qu'il n'est pas là, alors que tu ne le fais pas exprès, alors que tu ne le veux pas. Et en même temps, tu voudrais que tous souffre comme tu souffres toi, tu voudrais que tous se sentent souillés, tu voudrais que tous aient du sang sur les mains, que l'on te comprenne, parce que personne ne comprend n'est-ce pas ? Même pas toi, à vrai dire. La situation te dépasse. Tout est allé beaucoup trop vite, tout est allé beaucoup trop fort, tout est allé tellement vite que tu n'as même pas pris le temps de le noter dans ton carnet, tu n'as pas pris le temps de réfléchir, tu n'as pris le temps de rien. Résultat ? Tu ne sais plus. Tu ne te souviens pas. Tu ne te souviens pas de l'avoir tué, d'avoir aimé le tuer, tu ne te souviens pas de ton cœur qui battait à tout allure, de tes doigts crispés sur son visage ensanglanté, tu ne te souviens pas de tes coups répétés, tu ne te souviens pas de l'objet que tu as utilisé, tu ne te souviens pas que l'Autre était là. Pourtant c'est pour lui que tu as fait ça, c'est ce qu'on t'a dit, c'est ce qu'il t'a dit, ou plutôt hurlé. « Mais pourquoi tu as fait ça ? Je n'avais pas besoin de toi. » Mais toi tu sais que c'est faux. Tu sais que c'est faux, parce qu'il avait besoin d'aide, peut-être autant que toi, peut-être beaucoup plus que toi, peut-être que le vrai démon c'était son père, parce que ce n'est que son père, pas le tien comme il peut le dire. Tu le sais que tu n'as pas de son sang, un jour il est venu te le dire, un jour où tu n'allais pas bien, il a dit que ce n'était pas de sa faute parce qu'il n'avait rien à voir avec toi, tu n'avais rien de lui et il ne voulait rien te donner. Mais tu sais qu'il prenait tout à l'Autre, tu sais qu'il lui prenait tout. Tout son bonheur, tout son amour, toute sa vie, tu sais qu'il le lui prenait parce qu'Il te l'avait dit. Il ne voulait pas en parler, mais tu l'as forcé. C'est un de ces moments où il s'ouvre un peu à toi, où il veut bien te dire ses secrets. Ce n'est pas souvent, que ça se passe, ce n'est pas tout le temps, mais tu l'as écris tout de même dans ton carnet, en gros, en rouge, tu l'as écris  pour t'en souvenir toute ta vie, pour souffrir comme lui, pour sentir les mains de son père sur ton corps, les imagines, la façon dont il peut les poser sur le sien, de corps. Et un jour ça a recommencé, et il ne se cachait pas, oh non. Il était là, debout, et l'Autre aussi, il était là, debout. Et tu ne sais pas. Tu as simplement « volé » à son secours, parce qu'il disait non. Il disait qu'il ne voulait pas, bordel qu'il n'avait pas envie d'être touché. Et toi tu voulais simplement lui faire comprendre qu'il ne voulait pas, sauf que tu l'as tué. Tu l'as tué tellement fort, qu'il ne s'est jamais réveillé. Jamais. Tu crois qu'il t'en veut. En fait, c'est même certain. Il t'en veut plutôt beaucoup, tu ne sais pas pourquoi, tu ne comprends pas, tu l'as sauvé non ? Mais tu ne t'en souviens même pas, c'est peut-être le pire. Il croit que tu te fous de sa gueule, il croit qu'en fait, tu te joues de lui, il croit que tu fais semblant de ne pas t'en souvenir mais c'est vrai, tu n'as aucun souvenir de cette journée-là, des journées d'avant, tu n'as plus aucun souvenir, plus rien, et les larmes ont commencé à couler sur ton visage alors qu'on t'enfermait sur les joues. Ce n'est pas toi, pas toi du tout. Tu n'es qu'un innocent. Ce n'est pas de ta faute.

Je m'appelle Sorenza, mon pseudo c'est LikeNovocaine, parce que la chanson  Holly Roller Novocaine des Kings Of Leon, je suis un peu bizarre et j'écoute de la musique qui ne passent que dans les pubs télé, j'aime pas la télé, mais c'est comme ça, j'ai pas de chance, j'ai dix-sept ans, j'rp depuis très longtemps (ouais ok, depuis que j'ai dix ans), je suis une grosse flemmarde, j'ai trouvé le forum parce qu'un de mes contacts l'a en truc sur skype, je trouve le contexte vachement kiffant, j'espère que ça marchera. J'suis du genre à parler comme dans la téci, frère, j'aime la pizza, je passe ma vie sur tumblr, je sais pas quoi dire donc je raconte un peu ma vie, je suis fan de pokemon et je suis malade. Et je promets de faire ma fiche le plus vite possible.